mardi 21 août 2012

Les enfants, philosophes sans le savoir



Les enfants, philosophes sans le savoir
"Dis maman,  pourquoi il m'a menti ?"
"Pourquoi c’est pas juste ?"
"C'est possible de ''démourir'' quand on est mort ?"
Les enfants, véritables petits philosophes en puissance, posent souvent aux adultes des questions fondamentales qui soulèvent de vraies problématiques philosophiques. Le débat, quoique relativement confidentiel passionne. Doit-on oui ou non enseigner la philosophie aux enfants… aux tout petits enfants des classes primaires, voire de maternelles ?



Le film Ce n'est qu'un début, sorti le 17 novembre 2010, de Jean-Pierre Pozzi etPierre Barougier, a suivi des enfants de 3 et 4 ans pendant deux ans dans leur classe, pendant l'atelier philosophique organisé par leur maîtresse. Les réflexions de ces tout-petits confirment la phrase de Michel Onfray qui déclarait sur France Inter : "Les enfants sont tous philosophes, seuls certains le demeurent".
Parler, écouter, réfléchir… c'est ça la philosophie, et à l'initiative de Matthew Lipman dans les années 60, la philosophie n'est plus un pré carré réservé aux universitaires. L'enfant sujet pensant a toute légitimité pour parler philosophie. 
Yersu Kim, directeur, division de la philosophie et de l'éthique à l'UNESCO, déclarait  déjà en 1999 :
"Au-delà de toute participation d'ordre médiatique à une nouvelle vogue, l'intérêt de la philosophie pour les enfants rentre dans les préoccupations fondamentales de l'UNESCO. En vue de la promotion d'une Culture de la Paix, de la lutte contre la violence, d'une éducation visant l'éradication de la pauvreté et le développement durable, le fait que les enfants acquièrent très jeunes l'esprit critique, l'autonomie à la réflexion et le jugement par eux-mêmes, les assure contre la manipulation de tous ordres et les prépare à prendre en main leur propre destin. Ce sont les enfants qui sont les plus exposés aux médias, à la publicité.
Incontestablement, l'enfant d'aujourd'hui est l'adulte de demain. C'est donc à juste titre qu'il faut dire avecMatthew Lipman que l'impact de la philosophie "sur les enfants pourrait ne pas être immédiatement apprécié. Mais l'impact sur les adultes de demain pourrait être tellement considérable qu'il nous amènerait à nous étonner d'avoir refusé la philosophie aux enfants jusqu'à ce jour."
Nombreux sont les éditeurs qui  s'adressent aux très jeunes philosophes.
Nathan propose : 
Philoz'enfants, pour faire réfléchir les petits à partir de 6-7 ans. Une collection de neuf titres, dont quatre réédités en 2011 :
"Vivre ensemble, c'est quoi ?", "Le beau et l'art c'est quoi ?", "Les sentiments, c'est quoi ?", "Le bien et le mal, c'est quoi ?"
Petits philoz'enfants, pour répondre aux questions que se posent les tout petits à partir de 3 ans :
"Pourquoi je vais à l'école ?", "Dis, maman, pourquoi j'existe ?", "Dis, papa, pourquoi tu m'aimes ?", " Pourquoi je ne fais pas ce que je veux ?" 
Milan jeunesse a mis la philo à l'heure du pain au chocolat avec ses cultissimes Goûters philo. Trente-cinq titres déjà parus et un trente-sixième à paraître en mars 2011 "Possibles et impossibles". Ces petits livres de cinquante six pages accompagnent les enfants dans leur réflexion sur deux notions opposées ou voisines : "L'amour et l'amitié", "La beauté et la laideur", "Croire et savoir", "La richesse et la pauvreté", "Le rêve et la réalité"...

Agathe Bozon
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